samedi 20, 03:35

J'ai envie de gouter a ta peau, a ta chaire chaude tout contre la mienne. Desir. Passion. Emoi. Manque d'un etre si lointain, pourtant si inconnu. Envie de connaitre le language de ton corps. D'inscrire des mots invisibles, du bout des doigts, sur ton epaule, ton ventre, tes levres. De ressentir les tiens sur ma nuque, mon cou, mes reins. D'enfreindre la ligne interdite. De me melanger a toi. D'etre tout a toi, rien qu'une nuit, celle qui changerais tout et bouleverserais l'equilibre fragile de nos relations. Je m'efforce de ne pas penser a celle qui prendra tout ca a ma place. Celle qui sera la, pour toi, avec toi, en toi. Celle que je detesterai en secret. Celle qui passera ses nuits avec toi. Celle qui ne sera pas moi. Manque de tout ce qui aurait pu etre nos instants. De toutes tes carresses, tes mots doux, tes baisers qui auraient pu etre a moi. Envie de m'endormir dans tes bras, de sentir tes mains glisser le long de mon dos, tes doigts m'emmeler les cheveux, ton souffle bercer mes reves. Laisser les battements de ton coeur rythmer ma respiration. Attraper l'etincelle qui brille dans tes yeux quand tu me souris. Apprendre par coeur l'odeur de ta peau. Te laisser m'aimer. Me laisser t'aimer.


mercredi 03, 03:00

La fatigue s'estompe. L'envie de rien, la lassitude, la flemme permanente me laisse tranquilent ces temps ci. Est ce parce que je sais que ma situation professionnelle va enfin changer ? Que je n'aurai plus a supporter ces interminables allez et retour en banlieue pour aller faire un boulot chiant comme la pluie ? Peut-etre. Surement. Reste que, je sais ce que je perd, encore que ce ne soit pas une perte malheureuse, mais je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir y gagner. Partir ? Rester ? Attendre ? Chercher ailleurs ? Quoiqu'il en soit, l'issue n'en sera que benefique. Je vais comme a mon habitude me laisser porter pas les evenements, laissant ma bonne etoile agir.

Aussi et surtout, cet epais brouillard qui m'obscursisais les idees se dissipe en meme temps que ma situation financiere s'ameliore. Parce que franchement, quoi qu'on en dise, les emmerdes d'argent ca mine le moral plus que de raison. Meme si on s'efforce de ne pas y penser, passer son temps a jongler avec les rappels de rappels de factures, etaler les paiements en moitie, en moitie de moitie, parlementer de tous cotes pour contenter tous le monde, ca use. Du temps. De l'energie. Du moral. Tout se fichu temps de perdu a faire d'hypothetiques comptes, ca mene pas a grand chose.

La tete hors de l'eau. J'aspire frenetiquement tout l'air frais qui m'envahit si soudainement, de peur de m'enfoncer a nouveau dans cette eau trouble et crasseuse. Je me suis a maintes reprises noyee dans ces vagues si hautes qu'on en voit pas la fin, suffocante, bleme, au bord de l'asphyxie. A chaque coulee, une miraculeuse remontee a la surface est survenue. Ma bonne etoile veillait, attentive, rectifiant les n'importe quoi de ma vie.

Envie, plaisir, bonheur, sourires, sensations, sentiments, projets, avenir, possible.

Ces mots dont j'avais perdu le sens me sont a nouveau familiers. J'ai envie de me perdre dans cette plenitude avant que mon habituel degout de la complaisance ne me rattrape. Reinventer ses reperes.

Malheur est Bonheur.
Degout est Envie.
Passe est Avenir.
Malaise est plaisir.
Impossible est possible.