jeudi 15 - 01:11

Je ne suis pas allee voir les feux d'artifices. Pour la deuxieme annee consecutive, je suis restee chez moi, douillettement installee devant la television. Toute seule. Peu avant, je suis sortie manger un truc avec des amis. Ca m'a fais plaisir de les voir tout de meme, moi qui croyais passer toute cette soiree toute seule. Ca fais toujours plaisir de savoir que certaines personnes pensent parfois a moi. Et aiment passer du temps avec moi. Je me rend compte que tout compte fait, j'ai bien fait de la choisir cette vie la, malgre les mauvais aspect qu'elle peut parfois porter. Rien que pour ces moments la, je me felicite d'en etre arrivee jusque la. Parce que, soyons lucides, si j'etais restee la bas, je passerais toutes mes soirees toute seule, toutes aussi moroses les unes que les autres.

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Mais je suis decue de ne pas etre allee voir ces fichus feux. Lorsque j'etais dans mon bain tout a l'heure, la tete enfouie sous l'eau, je repensai soudain aux soirees du 14 juillet de mon enfance. L'exitation de cette journee, entretenue par la fete foraine a laquelle on allait dans l'apres midi et qui durait jusqu'au soir. Puis, la nuit tombant, s'asseoir sur le rebord humide du pont en pierre, lever la tete, les yeux emerveilles, voir toutes ces couleurs eclater dans le ciel et retomber cette poudre d'or, scintillant l'eau sombre de la riviere. Il regnait alors une febrilite palpable dans l'air, un instant suspendu dans le temps ou tout le monde pouvait se laisser a rever un moment.

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C'est pour tout ca que je voulais les voir, moi, ces feux. Pour me rappeler combien l'enfance etait si douce et si tranquille. Combien j'ai grandi et combien j'ai perdu d'innocence. Parce que c'est avec mes yeux d'enfant d'une dizaine d'annees que je les vois, les feux du 14 juillet. Et dans cet instant suspendu, que j'y retrouve tous mes reves enfantins, la saveur sucree de la barbe a papa de la fete foraine, les cris joyeux des autres enfants, le tourni des maneges, l'envie de ne jamais grandir. Parce que les grands, ils sont toujours malheureux a cause de leur vie de grande personne. Pourquoi perd-t-on tant d'insouciance quand on grandi ? Alors j'ai decide que le 14 juillet, serais mon jour de petite fille de dix ans assise sur le rebord humide du pont en pierre.

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Et cette annee, je l'ai encore ratee...


jeudi 8 - 23:27

Moments vides. Mais agreables. Vides d'envies de les ressentir par des mots. Seulement envie de les vivre. De les apprecier. Je me sens vraiment plus a l'aise dans ma vie. Je ne saurais expliquer exactement pourquoi, mais je me sens vraiment plus epanouie. J'efface une a une les phrases que je tente de composer. Peut-etre ce bonheur suffit-il a lui meme pour ne pas avoir a l'exprimer autrement que de le ressentir, la, tout au fond du coeur. La seule idee que Lui pourrait me donner du bonheur le fais deborder. Cette eventualite d'un vrai Nous me fais frisonner d'envie. Envie de savoir si ce Nous pourrait exister. Mais comme il dit souvent "toi et moi, on sais qu'on le saura jamais". "Toi et Moi"... Ces trois petits minuscules points qui nous separent de l'eventualite d'un Nous Deux me serrent le coeur. Comme j'envie ces couples qui peuvent etres ensembles. Se ballader, mains dans la main, baignes du soleil estival.

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Pourquoi mon coeur est toujours attire par des histoires impossibles ? Mais ce n'est peut-etre que l'idealisation d'une merveilleuse histoire qui me fais chavirer. Et pas ce qu'elle serrait. Parce rendons-nous a l'evidence, comment concilier histoire et distance ? Je suis assez nulle comme ca pour ne pas y rajouter des obstacles. Mais quoi que je fasse, j'en reviens toujours a Lui. Parce que, ce type, n'etait qu'une sorte de pretexte pour essayer de le sortir, Lui, de mes pensees. Ce type est vraiment trop agacant. Je ne supporte plus ses minaudages, son rire effroyable, ses mimiques insuportables et la lourdeur de ses conversations.

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Lui n'est pas la ce soir. Ca me manque de ne plus lui parler aussi souvent qu'avant. Ca me manque quand il n'est pas la pour me remonter le moral d'une journee laide. Ca me manque ses petits mots doux, meme s'il ne les pense pas reellement. Il me manque. C'est nul. S'il savait tout ca... Et revoila les troits petis points assassins, laissant deborder l'imagination au dela du raisonable. J'ai envie d'etre avec lui. De savoir quel gout ont ses levres et quel odeur a sa peau. De me blottir au creux de sa poitrine pour caller mon souffle sur les battements de son coeur. De sentir ses bras m'envelopper et m'emporter dans les delices de la volupte que serait cet instant. J'aime penser a lui comme ca. Les etoiles dans les yeux et les papillons dans le ventre sont pas pres de s'envoler.